Avec l’écriture poétique est venu très vite l’élan de donner à mes poèmes un corps physique qui leur corresponde. De jouer avec papier et mise en page pour inscrire la langue dans la matière, à ma manière. Voilà les éditions disdill.
disdill. Un mot qui sonne comme une jonquille. Quelque chose qui brille, grandit, fleurit, fane, disparaît et revient dresser sa tige quand le moment est à nouveau propice.
Une activité de micro-édition qui suit l’énergie et le temps à disposition, qui s’adapte aux projets ponctuels et s’efface quand le temps est à autre chose.
Sur ce mode alternatif, beaucoup de livrets, revues, plis, cartes et autres formats originaux ont été réalisés. Et même des livres à dos collés. Une aventure de l’oeil et de la main. Qui poursuit concrètement ce que l’écriture explore dans l’immatériel.
Ci-dessous, quelques-unes de ces réalisations qu’il est possible d’acheter en prenant contact directement avec moi.
Poème de terre
Éditions disdill, Undervelier, 2021
L'écriture, c'est immatériel et quand vient un immense élan d'ancrage ici-bas, je me tourne vers la terre pour y modeler l'alphabet et écrire ce poème en rond, une pomme de terre plantée au jardin qui ne demande qu'à germer pour faire des feuilles...
Trente-six lettres en terre cuite.
Deux cuissons sans émail.
Réalisé dans l'atelier de poterie d'Irène Saussure à Undervelier.
Le Chant de fleurs
Éditions disdill, Genève 2021
Par la magie combinatoire on s’offre un avant-goût de la complétude...
Ici toutes les permutations possibles figurent dans ce champ coloré qui s’inspire des champs de fleurs des campagnes que je fréquente : l’azur de la chicorée, le rouge du pavot, le vert jauni de la fétuque, la vesce rosie, le pissenlit, la sauge, etc.
Un projet qui s’est beaucoup métamorphosé avant d’aboutir à cette affiche... J’y travaillais depuis 2013, de loin en loin, avant qu’un séjour à la Fondation Michalski me redonne l’élan de tout recommencer et d’aboutir. Ouf.
Tirage offset à 500 exemplaires.
Poème-affiche 45x60 cm
Imprimeries Noir sur Noir et Moléson.
revue La feuille (d’Under)
Éditions disdill
Une revue sous forme de cordel A3 à déplier pour frotter les langues et réchauffer les compagnonages. D'abord La feuille, puis dès 2015, la revue connaît un embranchement : La feuille d’Under.
N°1 Keston Sutherland & Isabelle Sbrissa, 2014
N°2 Chine : Michèle Métail & Jean-René Lassalle,
N°3 Neige : Gilles F. Jobin & Isabelle Sbrissa, 2017
N°4 Pichet : Gilles F. Jobin & Isabelle Sbrissa, 2017
N°5 La Ronde : Nathalie Garbely, Françoise Delorme, Rolf Doppenberg & Isabelle Sbrissa, 2017
N°6 Odile Cornuz & Isabelle Sbrissa, 2019
Extrait «Le pichet d’Under», I. Sbrissa
dans La Feuille d’Under, N°4, 2017
Avec Gilles F. Jobin.
èl poème
Éditions disdill, Genève 2015
Premier poème colonnne où les mots sont coupés hors des syllabes pour former de nouveaux sens.
Repris dans Ici là voir ailleurs, éd.Nous, 2018
Tirage 101 exemplaires
Format 9,5 x 22
Couverture imprimée sur machine typographique en turquoise, avec l’un de mes dessins.
24 pages.
3 cartes
Éditions disdill, Genève 2017
Suite des poèmes «motte de terre» où tout tient ensemble par une synthase qu’on peut lire vers l’avant ou vers l’arrière. Avec des dessins de George Atopotatos
Les 3 poèmes ont été repris dans tout tient tout, éd. Héros-Limite, 2021
Tirage 150 exemplaires
Format A5
Verso type carte postale
ici chez moi
Éditions disdill, Genève 2016 / dessin de George Atopotatos
Premiers poèmes «motte de terre» où tout tient ensemble par une synthase qu’on peut lire vers l’avant ou vers l’arrière.
Repris partiellement dans Ici là voir ailleurs, éd. Nous, 2018
et dans tout tient tout, éd. Héros-Limite, 2021
Tirage 150 exemplaires
Format 19,5 x 15,5
20 pages

Extrait
(...) maintenant son moteur à essence j’entends tout ce que je vois ne s’arrête pas sur ma feuille je manque des voitures des personnes bougent des chiens autour de moi plus loin sur le papier ne peut pas fixer l’écriture suspendue je perçois tous tout tout à la fois sans rien manquer à la fois qui bouge qui reste là sans effort les sons surgissent l’œil d'un passant me regarde un peu écrire parle à son camarade tout en moi entre l'écriture traîne les roulettes d'une valise j'entends maintenant la jeune femme la tire au pied de l'escalier de béton l'écriture comment arrêter quand elle a commencé comment autrement qu'arbitrairement cette écriture prélevement pousse à me tenir ici debout tout cela sur le papier posé sur une pile de tables retournées le vent agite le sapin devant moi aussi le sac en plastique avec mon parapluie produit un bruit sec un crissement sous l'auvent du hall ouvert le garçon revient avec sa trotinette s'exerce aux figures acrobatiques un homme met un casque je saisis brusquement mes feuilles à l'auvent tourne le dos glacé frissonne mon sac des mots vus entendus contient je ne sais pas quoi disent
(p. 11-13)
dessin : George Atopotatos
Produits structurés strukturierte Produkte
Éditions disdill, Genève, 2014
Des tautogrammes français et allemand en A, en E, en T, en Z (4e de couverture). Déssouder le sens par la répétition en gardant l’illusion d’une phrase assertive, toujours la même d’un tautogramme à l’autre. Rythme et intonation donnent l’illusion de la signification. N’est-ce pas souvent le cas ?
Tirage 151 exemplaires.
Format 10 x 18,5
Intérieur rose framboise.
Couverture imprimée sur machine typographique en noir et rouge, avec l'un de mes dessins.
24 pages.

Extraits
« Produit français A »
L’accroissement des abandons architecturés s’abolit, mais pas l’ambiguïté. Il est attendu que les accents assimilent l’activité d’un abandon. « L’ambiguïté est assujettie à l’appréciation altérée et anarchisante, et ne s’adapte qu’atrocement à l’analyse, car elle est assujettie non seulement à l’aberration, mais aussi à l’arrière-pays, et surtout à l’ancienneté de l’aberration », avertit Adram Ayami, adjudant d’Abandon-Argenté chez AFG.
(p. 7)
« Produit français T »
La totalité des tabacs technologiques tarit, mais pas le tissage. Il est toujours de tradition qu eles tangerines transcodent la technique du tabac. « Le tissage tient à la traduction tyrannique et tendancieuse et ne tend à être que tangentiellement théorisé, car il ne tient pas seulement à la tablette, mais aussi au territoire, et surtout à la temporalité de la tablette », témoigne Tedram Tayami à la tête de Tabac Tarifaire chez TFG.
(p. 17)
Les Baisers
Éditions disdill, Genève 2014-2016
Pour cette série, j’ai inventé une nouvelle forme poétique: le baiser. Un baiser est une combinatoire, où les langues de deux textes différents se mélangent pour créer de nouveaux textes.
Ici une fillette et son parapluie embrassent le don, embrassent l’iPhone5, embrassent le rêve... Et la combinatoire les emmène là où je ne sais encore rien.
3 livrets agrafés.
Tirage à 100 exemplaires.
Papier récupéré.
Formats autour de 9,5 x 20,5.
12 pages.
Extrait
« Les Baisers de la fillette et de l’iPhone 5 »
Dans la fillette des centaines de gens écoutent, connectés au paraPhone. Les 20 dentelles régulières & mobiles entrent rapidement dans l’île-monde de leur amoureuse (nettement moins dans la dalle cimentée). Elles avancent, elles avancent parfaitement, poussant leurs pas sous l’ardoise des possibles, plus vagues que jamais & lasses du rythme si systématiquement simple. Eux, ultra-accrochés à l’écran-mère, adorent leurs miliers noirs, blancs et argentés et tombent sous la grande fermeture métallique. Leurs yeux manipulent le fonds pour l’explotation de l’autre qu’ils frappent d’un but facile. Contre le trottoir, Retina retient le manteau infini de l’iPluie.
(p. 9)
R
Éditions disdill, Genève, 2013 / Avec Heike Fiedler
Un double recueil de poèmes avec la poétesse Heike Fiedler.
Poèmes nuages, poèmes terres, poèmes escaliers, poèmes cercles... La forme, c’est la prosodie alliée à la page...
Tirage à 150 exemplaires.
Format 16,5 x 20
Un livre à dos collé.
78 pages.
Extrait 1
«podzol» d'Isabelle Sbrissa
Dernière page de transformation du poème, qui aboutit à la naissance du sonnet en boustrophédon.
Un poème important d'où découlera le poème combinatoire de 2021 Le Chant de fleurs : le poème naît de la terre.
p.43
poèmes poèmes1
Éditions disdill, Genève, 2013
Un premier livre de poèmes faussement traduits du son de langues étrangères à la mienne. C’est-à-dire de l’anglais d’Emily Dikinson, de l’allemand de Reinhard Prissnitz, de l’italien d’Edoardo Sanguinetti mais aussi du français de Rabelais. Et même de mon propre français descriptif...
Un premier geste dans la langue, qui s’ébroue, qui détourne, qui passe les limites habituelles, revivifie et permet de définir un espace de jeu propre. Un espace de vie.
La reliure particulière permet le pli du livre très marqué, séparant le texte "cité" du texte "traduit" par un ravin profond où viennent somber les catégories.
Écrire et traduire réunis et séparés dans le poème. Cette reliure particulière qui relie et sépare, c'est aussi le fond de poèmes poèmes1 qui est un livre sur la relation : amoureuse, sexuelle, textuelle... Un livre qui sous toutes les coutures cherche à explorer l'espace propre de qui je suis.
Tirage à 150 exemplaires.
Format 18 x 21
175 pages.
Un livre à dos collé mais sur une variante de la reliure japonaise...
9 fatras
Éditions disdill, Genève, 2012
9 poèmes inspirés des formes très contraintes des fatrasies médiévales pour chercher à sortir du sens.
Qui sort par la porte, revient par la fenêtre.
Première (en jaune) et seconde éditions.
Tirage 100 exemplaires
Format 10,5 x 16,5
Papier récupéré
Réédition avec intérieur jaune fluo
Extrait
7
la boue s’écoule
du tiroir ouvert
et forme des boules
mais quand la nuit est entière
elles se démoulent
exhibant la mère
aux yeux de la foule.
(p.16)
