Textes en revues et anthologies

Litt voyageAlina

Depuis 2012, je publie certains textes en revues, en anthologies et sous forme de livres collectifs. Poèmes, extraits de projets en cours, chapitre de roman, etc. trouvent là un chemin vers les lectrices et lecteurs. Merci à toutes celles et ceux qui permettent ces premiers pas publics.

La plupart de ces textes ont été par la suite publiés en intégralité. D'autres, plus courts ou issus de projets avortés – ça arrive... – ont connu cette seule publication éphémère. Voici ci-dessous quelques-unes de ces perles rares.

i P 9 2 Revues et anthologies jeSuisLaSoeur

in Tu es la soeur que je choisis

Anthologie à l’occasion de la Grève des femmes de 2019 « sur le sujet des discriminations liées au sexe ».

Éditions Le Courrier & Éditions d’en bas

2019

Le texte (Nous, permacultures) paru dans ce livre collectif diffère un peu. Je vous le donne à lire ici dans sa version retravaillée. Le projet est inachevé. Il est possible que je le reprenne partiellement pour aller au bout de cette proposition formelle et thématique d’envergure. Nous, permacultures est un projet de texte anagramatique, chaque page est l’anagramme de la précédente. Avec des restes...

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Extrait de ce texte (pdf)

Nous, permacultures (extrait)

i 9 3 P NousPermacultures 1

i P 9 5 Revues et anthologies koshkonong

in KOSHKONONG, 6, automne 2014

revue dirigée par Jean Daive

chez Éric Pesty Éditeur

https://www.ericpestyediteur.com/

 

Les Baisers de la fillette et de l'ortie

La fillette tient un parapluie fermé. Elle frappe le bout métallique contre la dalle cimentée du trottoir. Toc toc toc. À l’écoute du rythme régulier, elle avance, les yeux dans le vague, l’autre main accrochée au manteau de sa mère.

L’ortie est recherchée comme nourriture par tout ce qui vit sur terre, car elle contient de précieuses substances. Si elle ne produisait pas de brûlures au contact de la peau, l’espèce serait éteinte depuis longtemps. Les feuilles d’ortie aident à la purification du sang et à la reconstitution des globules rouges, les racines sont conseillées contre les rhumatismes et une cure printanière de jeunes pousses est recommandée aux anémiques et aux enfants en mal de croissance. Elle s’installe au voisinage des maisons, comme si elle voulait se lier d’amitié avec l’homme.

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La fillette frappe l’ortie contre la dalle métallique, comme une nourriture. Toc. Elle contient de spacieux dortoirs. Tenant le parapluie par le bout, sa mère l’aide à reconstituer les globules, pour que leurs racines s’installent dans l’eau, comme si elles voulaient se lier d’amitié avec l’homme. Mais les yeux écoutent. Les feuilles rouges recommandent l’anémie aux enfants, poussent fermement les jeunes à la curée du conseil et à l’épuration des sangs. Depuis longtemps au contact des substances, l’espèce brûle et s’éteint à rythme régulier, raccrochant sa peau, la main déjà cimentée au manteau. Le mal en croissance printanière avoisine les maisons.

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La fillette touche une terre brûlée. Elle contient des espaces vivants. La nourriture pousse à rythme régulier,  comme une frappe, et l’espèce tend l’autre main. Le parapluie déjà accroché, la mère referme l’aide, se lie d’amitié avec l’ortie, ses enfants déjeunent en conseil et en hommes empruntent leur tanière aux maisons voisines.

Anémie dort mal, cimentée dans l’eau, à l’écoute des sangs. Sous la dalle d’épuration, elle avance un bout métallique à la rencontre des substances. Plotsch. Au contact, la peau des yeux croît en un long manteau. Les globules y prennent racine et s’installent comme des feuilles rouges sur un tas. 

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La fillette Anémie avance à la rencontre d’une autre espèce. À espace régulier, elle écoute longtemps. Les sous-vivants frap-pent la terre cimentée, contenant de douces nourritures et le ploc-ploc du contact de l’eau avec le parapluie s’allie à leur rythme. Alors que la dalle d’épuration métallique brûle, la mère passe au manteau la main sur les yeux, et l’homme y accroche déjà son bout rouge. Leurs enfants mâles ont pris les racines qui poussent et y installent des maisons  ; sur ces tanières aux feuilles qui croissent, le conseil voisin emprunte des amitiés en tas, comme des orties, pour sortir du jeûne.

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La pluie alliant son rythme au sous-sol de terre cimentée, la fillette avance à leur rencontre. Elle passe régulièrement son amitié sur la vague qui contient des enfants. Ils crochent leur pouce à sa main rouge, s’installent comme de jeunes voisins hors des plocs-plocs de la dalle et prennent déjà place au conseil d’épuration des tanières.

Un manteau sur les yeux, la mère dort dans la maison. Alors qu’elle brûle au contact des paranourritures métalliques, comme une vivante ortie, l’eau emprunte les feuilles qui croissent pour sortir. Mais l’anémie frappe les racines et les autres espèces d’hommes poussent en tas.

in Gare maritime, 2015

anthologie annuelle de la Maison de la poésie de Nantes

https://maisondelapoesie-nantes.com/gare-maritime-3/

 

Les Baisers de la fillette et de l'IPhone 5

La fillette tient un parapluie fermé. Elle frappe le bout métallique contre la dalle cimentée du trottoir. Toc toc toc. À l’écoute du rythme régulier, elle avance, les yeux dans le vague, l’autre main accrochée au manteau de sa mère.

Si tant de gens l’adorent, c’est qu’il est si facile d’en tomber amoureux. Un écran Retina de 4 pouces, pas simplement plus grand, mais simplement plus parfait, le système d’exploitation mobile le plus avancé au monde, une connectivité ultra-rapide, des centaines de milliers de possibilités infinies. En noir & ardoise ou en blanc & argenté, l’iPhone 5 c’est tellement plus dans tellement moins.1

 

1Texte tiré de : http://www.apple.com/chfr/iphone/?cid=wwa-cr-kwg-iphone-aos

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La fillette tient un iPhone noir & 5 parapluies fermés en ardoise. Tant de gens l’adorent tellement. Elle sait qu’il est si facile de frapper leur bout métallique et de tomber amoureux contre la dalle cimentée, à des centaines de milliers de pouces du trottoir. C’est simplement 4 pas. Sur le grand rythme régulier. Toc. Toc. Toc. Toc. Mais Retina n’avance plus. Elle parfait simplement le système, les yeux dans la vague d’exploitation mobile, l’autre main accrochée au monde le plus avancé, manteau blanc & argenté à connectivités ultra-rapides, écran des possibilités infinies.

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Tant de gens tiennent un iPhone et 5 parapluies. C’est si facile. Leur but est de tomber sous la dalle cimentée. 4 milliers de pas avancent simplement en une vague connectée ultra-rapide, plus que la mer. Du grand rythme. De l’autre main, ils font écran pour l’avancée systématique des plus argentés.

La fillette adore nettement moins l’ardoise noire. Sa possibilité amoureuse rencontre les centaines de pousses simples & régulières du trottoir. Mais, son mobile accroché à l’exploitation métallique du monde, Retina l’écoute & parfait des yeux les dentelles infinies du manteau blanc.

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Les gens tiennent la fillette à l’iPluie et paraPhone. C’est ultra-facile. Le but nettement moins : tombe de possibilités fermées sous l’ardoise noire. Réguliers & si rapides, ils adorent la dalle cimentée qu’ils frappent de leurs amoureux milliers de pas avançant à l’encontre des pousses du trottoir. Du rythme plus que jamais. Simplement systématique, parfaitement accrochée à la mer métallique, la grande exploitation de l’autre monde mobile avance dans les centaines de dentelles blanches et argentées. & dans l’île en fond d’écran, yeux sur le vague infini, mains connectées sous le manteau entre 4 et 5, Retina écoute.

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Dans la fillette des centaines de gens écoutent, connectés à son paraPhone. Les 20 dentelles régulières & mobiles entrent rapidement dans cette île-monde. Elles avancent plus que jamais, elles avancent parfaitement, poussant leurs pas sous la dalle des possibles. Amoureux du rythme si systématiquement simple, ultra-accrochés à l’écran-mère, eux adorent les milliers noirs, blancs et argentés et tombent en vagues sous la grande ardoise métallique. Leurs yeux manipulent le fonds pour l’exploitation de l’autre qu’ils frappent d’un but facile. Contre le trottoir & lasse, Retina retient le manteau infini de l’iPluie.

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Aux connectés les paraPhones avancent 20 amoureuses dentelles d’elle, simples leurres de l’île facile, contre les rythmes qui n’avancent pas cimentés & tombent si las sous le but. Système noir et blanc. D’une main argentée poussant l’exploitant aux fonds du trottoir, les mondes frappent par milliers de l’autre.

Sous une pluie de métal, la grand-mère tient le manteau de centaines de fillettes-Retina à l’écoute des gens qui dansent rapidement sur la dalle parfaite. Qui dansent & qui, régulièrement, entrent dans l’ardoise ultra-mobile. Leur écran d’yeux s’accroche à la fermeture. Eux, ils adorent la possibilité non limitée.

i P 9 5 Revues et anthologies koshkonong