Produits dérivés, reverdies combinatoires

aux éditions Le Miel de l’Ours, Genève, 2016

Litt voyageAlina

Trois reverdies combinatoires pour refaire la langue et le monde. Cette série transforme un texte issu du domaine financier par déplacement de mots, de syllabes ou de lettres, décompose le français de la spéculation financière, le mène à la musique sans tout à fait supprimer le sens, puis recompose une langue plus humaine, qui dit le partage des ressources et l'ouverture de la conscience.

En 2016, j'ai enregistré une lecture chantée de ce livre grâce à la générosité de Patrice Duret, qui dirigeait alors la maison d'édition Le Miel de l'Ours. Vous pouvez l'écouter ci-dessous.

Édition Le Miel de l'Ours

format 12 x 16 cm

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Lecture chantée du livre par Isabelle Sbrissa (27 minutes)

 son

 

 

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Presse 1

« Le Miel de l’Ours publie Produits dérivés d’Isabelle Sbrissa. Entre lyrisme et distorsion combinatoire, ses poèmes en prose se saisissent du vocabulaire de la finance pour le détourner ; anagrammes et néologismes tordent le sens, qui se délite, et la graphie avec ; bribes, syllabes et lettres isolées flottent sur la page, des essaims de croix envahissent peu à peu l’espace. Autant de symboles et symptômes d’une crise du capital qui est aussi celle de la langue, entre poésie visuelle et sonore. »

Anne Pitteloud, Le Courrier, 28 septembre 2016

Presse 2

Isabelle Sbrissa semblera pour certains se contenter de peu. Mais ce peu est un tout tant la façon dont il est scandé fait rebondir le monde. La Genevoise poursuit ce qu’elle a entamé avec poèmes poèmes1.  Privilégiant une écriture du second degré (voire plus), elle crée la distance entre le texte et le monde. Sachant que « Sous ce qu’on dit / l’écho dément », la poétesse vise une autre tension, une cohérence — défaite jouissive par ses « rêveries combinatoires ». Tout matériau (ou presque) devient possible pour conduire du faux-sens au non sens nourricier et inséminatoire.

L’auteure tord l’ennui, ne se veut pas la sœur de celle qui ne voit rien venir (prince sans rire ou dément qu’importe). Amatrice d’impétueux lexème à “sexème” de cinq à sec, elle propose ses « miellopées » au pied levé et selon des procédés de diversions plus ou moins qualifiables. Et c’est un régal. Le « je » devient complètement externalisé : il sort de son bocal à poisson où il dort sur un buffet comme une carpe (diem).

Jean-Paul Gavard-Perret

http://www.lelitteraire.com, le 22 août 2016

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